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Résidence d’artistes 2025 aux Jardins d’Étretat
Une nouvelle édition placée sous le signe du contraste
Tous les deux ans, la résidence artistique des Jardins d’Étretat invite des créateurs contemporains à explorer le jardin comme une œuvre vivante et un lieu de réflexion.
Étretat est depuis longtemps un lieu chargé d’histoire artistique et culturelle — célèbre pour ses falaises spectaculaires, son héritage impressionniste et sa riche tradition littéraire. Pourtant, la création contemporaine y reste rare. À travers son programme de résidence, les Jardins d’Étretat ouvrent cet espace comme un terrain de recherche, d’expérimentation et de dialogue avec le contexte local. Les artistes y sont invités à interagir avec l’histoire du lieu et son environnement unique, en créant des œuvres qui réactualisent son lien avec le présent.
Pour l’édition 2025, deux projets ont été retenus parmi 487 candidatures — un chiffre en forte hausse par rapport à l’appel précédent, révélant l’intérêt croissant et la diversité des approches artistiques qu’inspire ce lieu.
En février 2025, deux visions singulières se sont rencontrées à Étretat. Pendant leur séjour, les résidents ont mené un travail de recherche et de conception de leurs futures installations, en échangeant étroitement avec l’équipe des Jardins pour tester et adapter leurs idées au contexte spécifique du site.
Découvrant les Jardins pour la première fois, Marine Nouvel a adopté une approche intime et in situ, s’imprégnant des textures, des matières vivantes et de la sensualité du lieu. Elle a consacré une grande partie de sa résidence à observer le jardin, ses transformations et les gestes de ses visiteurs. À l’inverse, Kamil Bouzoubaa-Grivel a abordé le paysage sous un angle plus conceptuel et territorial. L’idée de son installation avait germé plusieurs années auparavant, lors d’une première visite à Étretat. De retour en résidence, il a affiné cette intuition initiale à travers un travail d’expérimentation technique et d’adaptation au contexte matériel et symbolique des Jardins.
Contrairement aux éditions précédentes, la production des deux œuvres s’est déroulée dans les ateliers des artistes, avant leur installation définitive dans les Jardins et leur inauguration le 14 juin 2025.
Ces sculptures in situ — Là où l’if l’enlace de Marine Nouvel et razzle / d’oiseaux (1–3) de Kamil Bouzoubaa-Grivel — resteront visibles jusqu’en décembre 2026. Elles invitent les visiteurs à redécouvrir les Jardins d’Étretat et à renouveler leur regard sur le paysage.

@Léon Lacroix-Wasover
Marine Nouvel — Là où l’if l’enlace
Là où l’if l’enlace s’installe au cœur des Jardins comme une présence ambiguë, presque organique. Artiste plasticienne originaire de Normandie, Marine Nouvel a conçu une sculpture troublante, qui expose ses formes nues avec fierté, évoquant un corps pas tout à fait humain. Ses formes rebondies, roses et sensuelles, épousent une arche d’if dans une étreinte amicale et font écho aux formes douces et arrondies des plantes taillées. Sa couleur contraste avec le vert chatoyant des plantes qui l’entourent.
« Ces jardins sculptés ont tout de suite évoqué en moi une certaine sensualité. J’ai observé les visiteurs caresser ses courbes et j’ai eu envie de répondre à ces gestes. » — Marine Nouvel
Cette figure « bien en chair » s’oppose par sa douceur et sa vulnérabilité à la puissance des falaises et de l’Aiguille d’Étretat. Conçue en fibre de verre et en résine — des matériaux inhabituels dans la pratique de l’artiste — la sculpture explore la manière dont un médium figé peut donner l’impression d’une présence vivante, fragile et changeante. Intégrée dans l’espace, elle devient membre à part entière d’un écosystème, en symbiose avec son environnement.
@Jenia Filatova

Marine Nouvel (née en 1994) est une artiste française dont le travail met en tension la matière et le vivant, à travers des formes hybrides qui interrogent la féminité et ses représentations sensibles. Chacun de ses médiums, la sculpture, la performance, la vidéo et l’installation, tous poreux entre eux, deviennent hôtes de ses récits. Formée au graphisme et aux arts à l’ESADHaR du Havre, elle a présenté son travail au Palais de Tokyo, à RAMDAM, à la Bomb Factory Foundation (Londres), au Tetris (Le Havre), au cneai= (Paris) et à La Décole (Bruxelles). Lauréate du Prix Carta Bianca en 2023, elle est sélectionnée pour le programme Nouveau Grand Tour 2024 de l’Institut français.
Kamil Bouzoubaa-Grivel — razzle / d’oiseaux (1–3)
La série de sculptures cinétiques razzle / d’oiseaux (1–3) s’inspire du vent qui souffle sur les Jardins et des oiseaux qui y vivent. Prenant la forme de girouettes, elles reprennent un vocabulaire traditionnel normand tout en le revisitant de manière graphique, à mi-chemin entre figuration et abstraction. Leurs rayures verticales, peintes en rouge oxblood, évoquent à la fois un code signalétique et le camouflage naval razzle dazzle (d’où le titre de l'œuvre). Le contraste entre leurs lignes anguleuses et les courbes du jardin crée une tension visuelle, renforcée par la rencontre entre la rigidité de l'aluminium et le caractère organique des végétaux.
« Conçues à partir d’éléments plats, ces sculptures rappellent des pictogrammes d'oiseaux ou de plumes. Ce qui m’intéresse, c’est qu’elles semblent plates de loin, mais prennent une troisième dimension lorsque le vent les active. » — Kamil Bouzoubaa-Grivel
Cette série prolonge une recherche entamée en 2022 avec Reverse Don Quixote, série de girouettes installées sur le toit du musée d’art contemporain de Cēsis, en Lettonie. Les girouettes apparaissent chez l’artiste comme des « fausses signalétiques » : des signes à la fois lisibles et trompeurs.
@Jenia Filatova

Kamil Bouzoubaa-Grivel (né en 1992) est un artiste visuel franco-marocain. Diplômé de l’ENSAD, des Beaux-Arts de Paris et de la School of the Art Institute of Chicago, il interroge les rapports entre image numérique et geste manuel — les textures imprimées deviennent des tracés à la main, l’encre reflète la lumière comme un écran, les lignes évoquent à la fois le code et l’artisanat. Il a exposé à la Fondation Pernod Ricard, Bétonsalon, La Panacée – MOCO, la Fondation Fiminco, Komplot à Bruxelles ou encore à la Fondation TGCC à Casablanca. Lauréat de plusieurs prix (Prix Hugot, Prix Takesada Matsutani, Prix Mustaqbal), il a été accueilli en résidence à Paris, Bruxelles, Genk et Marrakech.
Résidence d’artistes 2025 aux Jardins d’Étretat
Une nouvelle édition placée sous le signe du contraste
Tous les deux ans, la résidence artistique des Jardins d’Étretat invite des créateurs contemporains à explorer le jardin comme une œuvre vivante et un lieu de réflexion.
Étretat est depuis longtemps un lieu chargé d’histoire artistique et culturelle — célèbre pour ses falaises spectaculaires, son héritage impressionniste et sa riche tradition littéraire. Pourtant, la création contemporaine y reste rare. À travers son programme de résidence, les Jardins d’Étretat ouvrent cet espace comme un terrain de recherche, d’expérimentation et de dialogue avec le contexte local. Les artistes y sont invités à interagir avec l’histoire du lieu et son environnement unique, en créant des œuvres qui réactualisent son lien avec le présent.
Pour l’édition 2025, deux projets ont été retenus parmi 487 candidatures — un chiffre en forte hausse par rapport à l’appel précédent, révélant l’intérêt croissant et la diversité des approches artistiques qu’inspire ce lieu.
En février 2025, deux visions singulières se sont rencontrées à Étretat. Pendant leur séjour, les résidents ont mené un travail de recherche et de conception de leurs futures installations, en échangeant étroitement avec l’équipe des Jardins pour tester et adapter leurs idées au contexte spécifique du site.
Découvrant les Jardins pour la première fois, Marine Nouvel a adopté une approche intime et in situ, s’imprégnant des textures, des matières vivantes et de la sensualité du lieu. Elle a consacré une grande partie de sa résidence à observer le jardin, ses transformations et les gestes de ses visiteurs. À l’inverse, Kamil Bouzoubaa-Grivel a abordé le paysage sous un angle plus conceptuel et territorial. L’idée de son installation avait germé plusieurs années auparavant, lors d’une première visite à Étretat. De retour en résidence, il a affiné cette intuition initiale à travers un travail d’expérimentation technique et d’adaptation au contexte matériel et symbolique des Jardins.
Contrairement aux éditions précédentes, la production des deux œuvres s’est déroulée dans les ateliers des artistes, avant leur installation définitive dans les Jardins et leur inauguration le 14 juin 2025.
Ces sculptures in situ — Là où l’if l’enlace de Marine Nouvel et razzle / d’oiseaux (1–3) de Kamil Bouzoubaa-Grivel — resteront visibles jusqu’en décembre 2026. Elles invitent les visiteurs à redécouvrir les Jardins d’Étretat et à renouveler leur regard sur le paysage.

@Léon Lacroix-Wasover
Marine Nouvel — Là où l’if l’enlace
Là où l’if l’enlace s’installe au cœur des Jardins comme une présence ambiguë, presque organique. Artiste plasticienne originaire de Normandie, Marine Nouvel a conçu une sculpture troublante, qui expose ses formes nues avec fierté, évoquant un corps pas tout à fait humain. Ses formes rebondies, roses et sensuelles, épousent une arche d’if dans une étreinte amicale et font écho aux formes douces et arrondies des plantes taillées. Sa couleur contraste avec le vert chatoyant des plantes qui l’entourent.
« Ces jardins sculptés ont tout de suite évoqué en moi une certaine sensualité. J’ai observé les visiteurs caresser ses courbes et j’ai eu envie de répondre à ces gestes. » — Marine Nouvel
Cette figure « bien en chair » s’oppose par sa douceur et sa vulnérabilité à la puissance des falaises et de l’Aiguille d’Étretat. Conçue en fibre de verre et en résine — des matériaux inhabituels dans la pratique de l’artiste — la sculpture explore la manière dont un médium figé peut donner l’impression d’une présence vivante, fragile et changeante. Intégrée dans l’espace, elle devient membre à part entière d’un écosystème, en symbiose avec son environnement.
@Jenia Filatova

Marine Nouvel (née en 1994) est une artiste française dont le travail met en tension la matière et le vivant, à travers des formes hybrides qui interrogent la féminité et ses représentations sensibles. Chacun de ses médiums, la sculpture, la performance, la vidéo et l’installation, tous poreux entre eux, deviennent hôtes de ses récits. Formée au graphisme et aux arts à l’ESADHaR du Havre, elle a présenté son travail au Palais de Tokyo, à RAMDAM, à la Bomb Factory Foundation (Londres), au Tetris (Le Havre), au cneai= (Paris) et à La Décole (Bruxelles). Lauréate du Prix Carta Bianca en 2023, elle est sélectionnée pour le programme Nouveau Grand Tour 2024 de l’Institut français.
Kamil Bouzoubaa-Grivel — razzle / d’oiseaux (1–3)
La série de sculptures cinétiques razzle / d’oiseaux (1–3) s’inspire du vent qui souffle sur les Jardins et des oiseaux qui y vivent. Prenant la forme de girouettes, elles reprennent un vocabulaire traditionnel normand tout en le revisitant de manière graphique, à mi-chemin entre figuration et abstraction. Leurs rayures verticales, peintes en rouge oxblood, évoquent à la fois un code signalétique et le camouflage naval razzle dazzle (d’où le titre de l'œuvre). Le contraste entre leurs lignes anguleuses et les courbes du jardin crée une tension visuelle, renforcée par la rencontre entre la rigidité de l'aluminium et le caractère organique des végétaux.
« Conçues à partir d’éléments plats, ces sculptures rappellent des pictogrammes d'oiseaux ou de plumes. Ce qui m’intéresse, c’est qu’elles semblent plates de loin, mais prennent une troisième dimension lorsque le vent les active. » — Kamil Bouzoubaa-Grivel
Cette série prolonge une recherche entamée en 2022 avec Reverse Don Quixote, série de girouettes installées sur le toit du musée d’art contemporain de Cēsis, en Lettonie. Les girouettes apparaissent chez l’artiste comme des « fausses signalétiques » : des signes à la fois lisibles et trompeurs.
@Jenia Filatova

Kamil Bouzoubaa-Grivel (né en 1992) est un artiste visuel franco-marocain. Diplômé de l’ENSAD, des Beaux-Arts de Paris et de la School of the Art Institute of Chicago, il interroge les rapports entre image numérique et geste manuel — les textures imprimées deviennent des tracés à la main, l’encre reflète la lumière comme un écran, les lignes évoquent à la fois le code et l’artisanat. Il a exposé à la Fondation Pernod Ricard, Bétonsalon, La Panacée – MOCO, la Fondation Fiminco, Komplot à Bruxelles ou encore à la Fondation TGCC à Casablanca. Lauréat de plusieurs prix (Prix Hugot, Prix Takesada Matsutani, Prix Mustaqbal), il a été accueilli en résidence à Paris, Bruxelles, Genk et Marrakech.
Résidence d’artistes 2025 aux Jardins d’Étretat
Une nouvelle édition placée sous le signe du contraste
Tous les deux ans, la résidence artistique des Jardins d’Étretat invite des créateurs contemporains à explorer le jardin comme une œuvre vivante et un lieu de réflexion.
Étretat est depuis longtemps un lieu chargé d’histoire artistique et culturelle — célèbre pour ses falaises spectaculaires, son héritage impressionniste et sa riche tradition littéraire. Pourtant, la création contemporaine y reste rare. À travers son programme de résidence, les Jardins d’Étretat ouvrent cet espace comme un terrain de recherche, d’expérimentation et de dialogue avec le contexte local. Les artistes y sont invités à interagir avec l’histoire du lieu et son environnement unique, en créant des œuvres qui réactualisent son lien avec le présent.
Pour l’édition 2025, deux projets ont été retenus parmi 487 candidatures — un chiffre en forte hausse par rapport à l’appel précédent, révélant l’intérêt croissant et la diversité des approches artistiques qu’inspire ce lieu.
En février 2025, deux visions singulières se sont rencontrées à Étretat. Pendant leur séjour, les résidents ont mené un travail de recherche et de conception de leurs futures installations, en échangeant étroitement avec l’équipe des Jardins pour tester et adapter leurs idées au contexte spécifique du site.
Découvrant les Jardins pour la première fois, Marine Nouvel a adopté une approche intime et in situ, s’imprégnant des textures, des matières vivantes et de la sensualité du lieu. Elle a consacré une grande partie de sa résidence à observer le jardin, ses transformations et les gestes de ses visiteurs. À l’inverse, Kamil Bouzoubaa-Grivel a abordé le paysage sous un angle plus conceptuel et territorial. L’idée de son installation avait germé plusieurs années auparavant, lors d’une première visite à Étretat. De retour en résidence, il a affiné cette intuition initiale à travers un travail d’expérimentation technique et d’adaptation au contexte matériel et symbolique des Jardins.
Contrairement aux éditions précédentes, la production des deux œuvres s’est déroulée dans les ateliers des artistes, avant leur installation définitive dans les Jardins et leur inauguration le 14 juin 2025.
Ces sculptures in situ — Là où l’if l’enlace de Marine Nouvel et razzle / d’oiseaux (1–3) de Kamil Bouzoubaa-Grivel — resteront visibles jusqu’en décembre 2026. Elles invitent les visiteurs à redécouvrir les Jardins d’Étretat et à renouveler leur regard sur le paysage.

@Léon Lacroix-Wasover
Marine Nouvel — Là où l’if l’enlace
Là où l’if l’enlace s’installe au cœur des Jardins comme une présence ambiguë, presque organique. Artiste plasticienne originaire de Normandie, Marine Nouvel a conçu une sculpture troublante, qui expose ses formes nues avec fierté, évoquant un corps pas tout à fait humain. Ses formes rebondies, roses et sensuelles, épousent une arche d’if dans une étreinte amicale et font écho aux formes douces et arrondies des plantes taillées. Sa couleur contraste avec le vert chatoyant des plantes qui l’entourent.
« Ces jardins sculptés ont tout de suite évoqué en moi une certaine sensualité. J’ai observé les visiteurs caresser ses courbes et j’ai eu envie de répondre à ces gestes. » — Marine Nouvel
Cette figure « bien en chair » s’oppose par sa douceur et sa vulnérabilité à la puissance des falaises et de l’Aiguille d’Étretat. Conçue en fibre de verre et en résine — des matériaux inhabituels dans la pratique de l’artiste — la sculpture explore la manière dont un médium figé peut donner l’impression d’une présence vivante, fragile et changeante. Intégrée dans l’espace, elle devient membre à part entière d’un écosystème, en symbiose avec son environnement.
@Jenia Filatova

Marine Nouvel (née en 1994) est une artiste française dont le travail met en tension la matière et le vivant, à travers des formes hybrides qui interrogent la féminité et ses représentations sensibles. Chacun de ses médiums, la sculpture, la performance, la vidéo et l’installation, tous poreux entre eux, deviennent hôtes de ses récits. Formée au graphisme et aux arts à l’ESADHaR du Havre, elle a présenté son travail au Palais de Tokyo, à RAMDAM, à la Bomb Factory Foundation (Londres), au Tetris (Le Havre), au cneai= (Paris) et à La Décole (Bruxelles). Lauréate du Prix Carta Bianca en 2023, elle est sélectionnée pour le programme Nouveau Grand Tour 2024 de l’Institut français.
Kamil Bouzoubaa-Grivel — razzle / d’oiseaux (1–3)
La série de sculptures cinétiques razzle / d’oiseaux (1–3) s’inspire du vent qui souffle sur les Jardins et des oiseaux qui y vivent. Prenant la forme de girouettes, elles reprennent un vocabulaire traditionnel normand tout en le revisitant de manière graphique, à mi-chemin entre figuration et abstraction. Leurs rayures verticales, peintes en rouge oxblood, évoquent à la fois un code signalétique et le camouflage naval razzle dazzle (d’où le titre de l'œuvre). Le contraste entre leurs lignes anguleuses et les courbes du jardin crée une tension visuelle, renforcée par la rencontre entre la rigidité de l'aluminium et le caractère organique des végétaux.
« Conçues à partir d’éléments plats, ces sculptures rappellent des pictogrammes d'oiseaux ou de plumes. Ce qui m’intéresse, c’est qu’elles semblent plates de loin, mais prennent une troisième dimension lorsque le vent les active. » — Kamil Bouzoubaa-Grivel
Cette série prolonge une recherche entamée en 2022 avec Reverse Don Quixote, série de girouettes installées sur le toit du musée d’art contemporain de Cēsis, en Lettonie. Les girouettes apparaissent chez l’artiste comme des « fausses signalétiques » : des signes à la fois lisibles et trompeurs.
@Jenia Filatova

Kamil Bouzoubaa-Grivel (né en 1992) est un artiste visuel franco-marocain. Diplômé de l’ENSAD, des Beaux-Arts de Paris et de la School of the Art Institute of Chicago, il interroge les rapports entre image numérique et geste manuel — les textures imprimées deviennent des tracés à la main, l’encre reflète la lumière comme un écran, les lignes évoquent à la fois le code et l’artisanat. Il a exposé à la Fondation Pernod Ricard, Bétonsalon, La Panacée – MOCO, la Fondation Fiminco, Komplot à Bruxelles ou encore à la Fondation TGCC à Casablanca. Lauréat de plusieurs prix (Prix Hugot, Prix Takesada Matsutani, Prix Mustaqbal), il a été accueilli en résidence à Paris, Bruxelles, Genk et Marrakech.
Résidence d’artistes 2025 aux Jardins d’Étretat
Une nouvelle édition placée sous le signe du contraste
Tous les deux ans, la résidence artistique des Jardins d’Étretat invite des créateurs contemporains à explorer le jardin comme une œuvre vivante et un lieu de réflexion.
Étretat est depuis longtemps un lieu chargé d’histoire artistique et culturelle — célèbre pour ses falaises spectaculaires, son héritage impressionniste et sa riche tradition littéraire. Pourtant, la création contemporaine y reste rare. À travers son programme de résidence, les Jardins d’Étretat ouvrent cet espace comme un terrain de recherche, d’expérimentation et de dialogue avec le contexte local. Les artistes y sont invités à interagir avec l’histoire du lieu et son environnement unique, en créant des œuvres qui réactualisent son lien avec le présent.
Pour l’édition 2025, deux projets ont été retenus parmi 487 candidatures — un chiffre en forte hausse par rapport à l’appel précédent, révélant l’intérêt croissant et la diversité des approches artistiques qu’inspire ce lieu.
En février 2025, deux visions singulières se sont rencontrées à Étretat. Pendant leur séjour, les résidents ont mené un travail de recherche et de conception de leurs futures installations, en échangeant étroitement avec l’équipe des Jardins pour tester et adapter leurs idées au contexte spécifique du site.
Découvrant les Jardins pour la première fois, Marine Nouvel a adopté une approche intime et in situ, s’imprégnant des textures, des matières vivantes et de la sensualité du lieu. Elle a consacré une grande partie de sa résidence à observer le jardin, ses transformations et les gestes de ses visiteurs. À l’inverse, Kamil Bouzoubaa-Grivel a abordé le paysage sous un angle plus conceptuel et territorial. L’idée de son installation avait germé plusieurs années auparavant, lors d’une première visite à Étretat. De retour en résidence, il a affiné cette intuition initiale à travers un travail d’expérimentation technique et d’adaptation au contexte matériel et symbolique des Jardins.
Contrairement aux éditions précédentes, la production des deux œuvres s’est déroulée dans les ateliers des artistes, avant leur installation définitive dans les Jardins et leur inauguration le 14 juin 2025.
Ces sculptures in situ — Là où l’if l’enlace de Marine Nouvel et razzle / d’oiseaux (1–3) de Kamil Bouzoubaa-Grivel — resteront visibles jusqu’en décembre 2026. Elles invitent les visiteurs à redécouvrir les Jardins d’Étretat et à renouveler leur regard sur le paysage.

@Léon Lacroix-Wasover
Marine Nouvel — Là où l’if l’enlace
Là où l’if l’enlace s’installe au cœur des Jardins comme une présence ambiguë, presque organique. Artiste plasticienne originaire de Normandie, Marine Nouvel a conçu une sculpture troublante, qui expose ses formes nues avec fierté, évoquant un corps pas tout à fait humain. Ses formes rebondies, roses et sensuelles, épousent une arche d’if dans une étreinte amicale et font écho aux formes douces et arrondies des plantes taillées. Sa couleur contraste avec le vert chatoyant des plantes qui l’entourent.
« Ces jardins sculptés ont tout de suite évoqué en moi une certaine sensualité. J’ai observé les visiteurs caresser ses courbes et j’ai eu envie de répondre à ces gestes. » — Marine Nouvel
Cette figure « bien en chair » s’oppose par sa douceur et sa vulnérabilité à la puissance des falaises et de l’Aiguille d’Étretat. Conçue en fibre de verre et en résine — des matériaux inhabituels dans la pratique de l’artiste — la sculpture explore la manière dont un médium figé peut donner l’impression d’une présence vivante, fragile et changeante. Intégrée dans l’espace, elle devient membre à part entière d’un écosystème, en symbiose avec son environnement.
@Jenia Filatova

Marine Nouvel (née en 1994) est une artiste française dont le travail met en tension la matière et le vivant, à travers des formes hybrides qui interrogent la féminité et ses représentations sensibles. Chacun de ses médiums, la sculpture, la performance, la vidéo et l’installation, tous poreux entre eux, deviennent hôtes de ses récits. Formée au graphisme et aux arts à l’ESADHaR du Havre, elle a présenté son travail au Palais de Tokyo, à RAMDAM, à la Bomb Factory Foundation (Londres), au Tetris (Le Havre), au cneai= (Paris) et à La Décole (Bruxelles). Lauréate du Prix Carta Bianca en 2023, elle est sélectionnée pour le programme Nouveau Grand Tour 2024 de l’Institut français.
Kamil Bouzoubaa-Grivel — razzle / d’oiseaux (1–3)
La série de sculptures cinétiques razzle / d’oiseaux (1–3) s’inspire du vent qui souffle sur les Jardins et des oiseaux qui y vivent. Prenant la forme de girouettes, elles reprennent un vocabulaire traditionnel normand tout en le revisitant de manière graphique, à mi-chemin entre figuration et abstraction. Leurs rayures verticales, peintes en rouge oxblood, évoquent à la fois un code signalétique et le camouflage naval razzle dazzle (d’où le titre de l'œuvre). Le contraste entre leurs lignes anguleuses et les courbes du jardin crée une tension visuelle, renforcée par la rencontre entre la rigidité de l'aluminium et le caractère organique des végétaux.
« Conçues à partir d’éléments plats, ces sculptures rappellent des pictogrammes d'oiseaux ou de plumes. Ce qui m’intéresse, c’est qu’elles semblent plates de loin, mais prennent une troisième dimension lorsque le vent les active. » — Kamil Bouzoubaa-Grivel
Cette série prolonge une recherche entamée en 2022 avec Reverse Don Quixote, série de girouettes installées sur le toit du musée d’art contemporain de Cēsis, en Lettonie. Les girouettes apparaissent chez l’artiste comme des « fausses signalétiques » : des signes à la fois lisibles et trompeurs.
@Jenia Filatova

Kamil Bouzoubaa-Grivel (né en 1992) est un artiste visuel franco-marocain. Diplômé de l’ENSAD, des Beaux-Arts de Paris et de la School of the Art Institute of Chicago, il interroge les rapports entre image numérique et geste manuel — les textures imprimées deviennent des tracés à la main, l’encre reflète la lumière comme un écran, les lignes évoquent à la fois le code et l’artisanat. Il a exposé à la Fondation Pernod Ricard, Bétonsalon, La Panacée – MOCO, la Fondation Fiminco, Komplot à Bruxelles ou encore à la Fondation TGCC à Casablanca. Lauréat de plusieurs prix (Prix Hugot, Prix Takesada Matsutani, Prix Mustaqbal), il a été accueilli en résidence à Paris, Bruxelles, Genk et Marrakech.
Lancement du programme de Résidence d'Artistes des Jardins d'Étretat
En décembre 2022, les Jardins d'Étretat ont créé un programme de résidence d'artistes en lançant un appel à candidatures, dans le but d'enrichir le patrimoine artistique normand, de créer de nouvelles opportunités de collaboration interdisciplinaire et de soutenir les jeunes artistes.
Les artistes et les collectifs artistiques étaient invités à soumettre une candidature sous la forme d'un projet de recherche artistique qui examinerait de manière innovante le patrimoine culturel et naturel de la région. Cette recherche devait déboucher sur la création d'une œuvre d'art - une installation in situ dans l'espace des jardins. Le candidat sélectionné se verrait offrir un séjour à la Villa Roxelane en pension complète, ainsi qu'un budget de production pour la mise en œuvre d'un projet de grande envergure. L'un des principaux objectifs du programme était de créer toutes les conditions nécessaires pour que les artistes puissent nouer des relations avec les organisations locales et s'immerger pleinement dans le contexte du département de la Seine-Maritime.
Les artistes en résidence en 2023
Le projet d'Isabel Judez (Venezuela) et d'Iga Vandenhove (France) a été sélectionné parmi 178 candidatures. Les artistes ont proposé un projet pluridisciplinaire comprenant la réalisation d'une recherche artistique, la collaboration avec des acteurs locaux et la production d'une installation intégrant une dimension plastique et une dimension sonore. En février, Judez et Vandenhove ont entamé une recherche sur le paysage minéral et l'équilibre écosystèmique de la Seine-Maritime, et ont décidé de travailler avec des matériaux d’origine locale. Le travail de la pierre étant complexe, elles ont noué un partenariat avec le Lycée professionnel Schuman-Perret au Havre et ont impliqué des enseignants, des étudiants et des bénévoles dans la création de l'installation.
Judez et Vandenhove ont non seulement étudié en profondeur la diversité minérale de la région, mais elles ont également minutieusement pris en considération les caractéristiques des Jardins d'Étretat en tant que lieu de recherche créative et lieu d'exposition. Elles ont dû accorder une attention particulière au climat d'Étretat et aux conditions changeantes des Jardins, afin de sélectionner les solutions d'ingénierie adéquates pour la production de l'installation. Le processus s'est achevé le 1er août avec l'installation de l'œuvre Héritage Érodé dans le jardin d'Amont. Elle sera exposée dans les jardins jusqu'au 24 décembre 2024.
Le projet Héritage Érodé
Associant les dimensions plastique et sonore, cette installation in situ s'inspire de l'identité minérale de la Haute-Normandie. Pour créer l'œuvre, Judez et Vandenhove ont analysé les contrastes entre patrimoine architectural et patrimoine naturel de la région, et ont utilisé des matériaux présents à la fois dans les villes et dans l’environnement, comme des roches sédimentaires, de l’argile, et du béton.
L'œuvre se compose de milliers de pierres représentant les différents stades de l'érosion naturelle et artificielle des matériaux. Se déployant sur trois terrasses successives, l'installation donne à voir un pan de la falaise d’Aval en constante formation et désagrégation. Cet effet cinétique repose sur le point de vue du visiteur : sous un certain angle, l'œuvre semble former une falaise compacte, et sous un autre, elle se désintègre et retrouve l’aspect de morceaux de pierres distincts, comme pour mieux souligner le statut précaire des ressources naturelles.
Le vivant, qui a joué un rôle capital dans la formation des falaises de la Côte d'Albâtre, tient une place primordiale dans l'installation par l'utilisation d’un terrazzo marin. Ce matériau, créé à partir de restes de créatures marines, de coquillages et de ciment, illustre parfaitement l’enchevêtrement entre naturel et artificiel.
Ces polarités sont également en jeu dans la bande sonore de l'œuvre, activée par le mouvement. Des sources audio multidirectionnelles créent un environnement sonore qui rappelle la côte de la Manche. Mais là encore, il s'agit d'une illusion : le son de la mer est en fait recréé par une bétonnière enregistrée dans l'atelier, tandis qu'une perceuse imite les cris des mouettes. L'œuvre questionne directement l’incidence humaine au sein des cycles écosystémiques contemporains et interroge la frontière entre le naturel et l'artificiel.
Film de Sébastien Abes
À propos des artistes

Isabel Judez (Venezuela, 1992)
est une artiste et architecte vénézuélienne d’origine espagnole, qui vit et travaille à Paris. Judez accorde une attention particulière aux thèmes de l'identité et de l'appartenance, privilégiant les projets in situ et la réutilisation de matériaux trouvés dans les endroits où elle décide de travailler. L'artiste implique des chercheurs, des ingénieurs, des bénévoles, des activistes et d'autres participants dans le processus de création ; cet impératif est devenu caractéristique de sa méthode artistique. Judez s'inspire de l'art cinétique et utilise souvent le langage de l'abstraction géométrique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension plastique de l’œuvre.

Iga Vandenhove (France, 1989)
est une artiste sonore, plasticienne et documentariste. Elle vit et travaille entre la France et les différents pays où ses projets la mènent (dernièrement la Bolivie). Vandenhove s'appuie sur la polysémie sonore et visuelle, interrogeant le rôle de nos sens et de notre imagination dans la perception de l'environnement. Dernièrement, elle a exploré ce processus en jouant sur les superpositions et les imbrications entre les mondes humain, animal et technologique. Elle s'intéresse également aux mythes collectifs et aux croyances personnelles, à la frontière entre fiction et réalité. La pratique artistique de Vandenhove repose souvent sur des enregistrements sur le terrain, ainsi que sur une approche collaborative et sociale de la création artistique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension sonore de l’œuvre.
Lancement du programme de Résidence d'Artistes des Jardins d'Étretat
En décembre 2022, les Jardins d'Étretat ont créé un programme de résidence d'artistes en lançant un appel à candidatures, dans le but d'enrichir le patrimoine artistique normand, de créer de nouvelles opportunités de collaboration interdisciplinaire et de soutenir les jeunes artistes.
Les artistes et les collectifs artistiques étaient invités à soumettre une candidature sous la forme d'un projet de recherche artistique qui examinerait de manière innovante le patrimoine culturel et naturel de la région. Cette recherche devait déboucher sur la création d'une œuvre d'art - une installation in situ dans l'espace des jardins. Le candidat sélectionné se verrait offrir un séjour à la Villa Roxelane en pension complète, ainsi qu'un budget de production pour la mise en œuvre d'un projet de grande envergure. L'un des principaux objectifs du programme était de créer toutes les conditions nécessaires pour que les artistes puissent nouer des relations avec les organisations locales et s'immerger pleinement dans le contexte du département de la Seine-Maritime.
Les artistes en résidence en 2023
Le projet d'Isabel Judez (Venezuela) et d'Iga Vandenhove (France) a été sélectionné parmi 178 candidatures. Les artistes ont proposé un projet pluridisciplinaire comprenant la réalisation d'une recherche artistique, la collaboration avec des acteurs locaux et la production d'une installation intégrant une dimension plastique et une dimension sonore. En février, Judez et Vandenhove ont entamé une recherche sur le paysage minéral et l'équilibre écosystèmique de la Seine-Maritime, et ont décidé de travailler avec des matériaux d’origine locale. Le travail de la pierre étant complexe, elles ont noué un partenariat avec le Lycée professionnel Schuman-Perret au Havre et ont impliqué des enseignants, des étudiants et des bénévoles dans la création de l'installation.
Judez et Vandenhove ont non seulement étudié en profondeur la diversité minérale de la région, mais elles ont également minutieusement pris en considération les caractéristiques des Jardins d'Étretat en tant que lieu de recherche créative et lieu d'exposition. Elles ont dû accorder une attention particulière au climat d'Étretat et aux conditions changeantes des Jardins, afin de sélectionner les solutions d'ingénierie adéquates pour la production de l'installation. Le processus s'est achevé le 1er août avec l'installation de l'œuvre Héritage Érodé dans le jardin d'Amont. Elle sera exposée dans les jardins jusqu'au 24 décembre 2024.
Le projet Héritage Érodé
Associant les dimensions plastique et sonore, cette installation in situ s'inspire de l'identité minérale de la Haute-Normandie. Pour créer l'œuvre, Judez et Vandenhove ont analysé les contrastes entre patrimoine architectural et patrimoine naturel de la région, et ont utilisé des matériaux présents à la fois dans les villes et dans l’environnement, comme des roches sédimentaires, de l’argile, et du béton.
L'œuvre se compose de milliers de pierres représentant les différents stades de l'érosion naturelle et artificielle des matériaux. Se déployant sur trois terrasses successives, l'installation donne à voir un pan de la falaise d’Aval en constante formation et désagrégation. Cet effet cinétique repose sur le point de vue du visiteur : sous un certain angle, l'œuvre semble former une falaise compacte, et sous un autre, elle se désintègre et retrouve l’aspect de morceaux de pierres distincts, comme pour mieux souligner le statut précaire des ressources naturelles.
Le vivant, qui a joué un rôle capital dans la formation des falaises de la Côte d'Albâtre, tient une place primordiale dans l'installation par l'utilisation d’un terrazzo marin. Ce matériau, créé à partir de restes de créatures marines, de coquillages et de ciment, illustre parfaitement l’enchevêtrement entre naturel et artificiel.
Ces polarités sont également en jeu dans la bande sonore de l'œuvre, activée par le mouvement. Des sources audio multidirectionnelles créent un environnement sonore qui rappelle la côte de la Manche. Mais là encore, il s'agit d'une illusion : le son de la mer est en fait recréé par une bétonnière enregistrée dans l'atelier, tandis qu'une perceuse imite les cris des mouettes. L'œuvre questionne directement l’incidence humaine au sein des cycles écosystémiques contemporains et interroge la frontière entre le naturel et l'artificiel.
Film de Sébastien Abes
À propos des artistes

Isabel Judez (Venezuela, 1992)
est une artiste et architecte vénézuélienne d’origine espagnole, qui vit et travaille à Paris. Judez accorde une attention particulière aux thèmes de l'identité et de l'appartenance, privilégiant les projets in situ et la réutilisation de matériaux trouvés dans les endroits où elle décide de travailler. L'artiste implique des chercheurs, des ingénieurs, des bénévoles, des activistes et d'autres participants dans le processus de création ; cet impératif est devenu caractéristique de sa méthode artistique. Judez s'inspire de l'art cinétique et utilise souvent le langage de l'abstraction géométrique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension plastique de l’œuvre.

Iga Vandenhove (France, 1989)
est une artiste sonore, plasticienne et documentariste. Elle vit et travaille entre la France et les différents pays où ses projets la mènent (dernièrement la Bolivie). Vandenhove s'appuie sur la polysémie sonore et visuelle, interrogeant le rôle de nos sens et de notre imagination dans la perception de l'environnement. Dernièrement, elle a exploré ce processus en jouant sur les superpositions et les imbrications entre les mondes humain, animal et technologique. Elle s'intéresse également aux mythes collectifs et aux croyances personnelles, à la frontière entre fiction et réalité. La pratique artistique de Vandenhove repose souvent sur des enregistrements sur le terrain, ainsi que sur une approche collaborative et sociale de la création artistique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension sonore de l’œuvre.
Lancement du programme de Résidence d'Artistes des Jardins d'Étretat
En décembre 2022, les Jardins d'Étretat ont créé un programme de résidence d'artistes en lançant un appel à candidatures, dans le but d'enrichir le patrimoine artistique normand, de créer de nouvelles opportunités de collaboration interdisciplinaire et de soutenir les jeunes artistes.
Les artistes et les collectifs artistiques étaient invités à soumettre une candidature sous la forme d'un projet de recherche artistique qui examinerait de manière innovante le patrimoine culturel et naturel de la région. Cette recherche devait déboucher sur la création d'une œuvre d'art - une installation in situ dans l'espace des jardins. Le candidat sélectionné se verrait offrir un séjour à la Villa Roxelane en pension complète, ainsi qu'un budget de production pour la mise en œuvre d'un projet de grande envergure. L'un des principaux objectifs du programme était de créer toutes les conditions nécessaires pour que les artistes puissent nouer des relations avec les organisations locales et s'immerger pleinement dans le contexte du département de la Seine-Maritime.
Les artistes en résidence en 2023
Le projet d'Isabel Judez (Venezuela) et d'Iga Vandenhove (France) a été sélectionné parmi 178 candidatures. Les artistes ont proposé un projet pluridisciplinaire comprenant la réalisation d'une recherche artistique, la collaboration avec des acteurs locaux et la production d'une installation intégrant une dimension plastique et une dimension sonore. En février, Judez et Vandenhove ont entamé une recherche sur le paysage minéral et l'équilibre écosystèmique de la Seine-Maritime, et ont décidé de travailler avec des matériaux d’origine locale. Le travail de la pierre étant complexe, elles ont noué un partenariat avec le Lycée professionnel Schuman-Perret au Havre et ont impliqué des enseignants, des étudiants et des bénévoles dans la création de l'installation.
Judez et Vandenhove ont non seulement étudié en profondeur la diversité minérale de la région, mais elles ont également minutieusement pris en considération les caractéristiques des Jardins d'Étretat en tant que lieu de recherche créative et lieu d'exposition. Elles ont dû accorder une attention particulière au climat d'Étretat et aux conditions changeantes des Jardins, afin de sélectionner les solutions d'ingénierie adéquates pour la production de l'installation. Le processus s'est achevé le 1er août avec l'installation de l'œuvre Héritage Érodé dans le jardin d'Amont. Elle sera exposée dans les jardins jusqu'au 24 décembre 2024.
Le projet Héritage Érodé
Associant les dimensions plastique et sonore, cette installation in situ s'inspire de l'identité minérale de la Haute-Normandie. Pour créer l'œuvre, Judez et Vandenhove ont analysé les contrastes entre patrimoine architectural et patrimoine naturel de la région, et ont utilisé des matériaux présents à la fois dans les villes et dans l’environnement, comme des roches sédimentaires, de l’argile, et du béton.
L'œuvre se compose de milliers de pierres représentant les différents stades de l'érosion naturelle et artificielle des matériaux. Se déployant sur trois terrasses successives, l'installation donne à voir un pan de la falaise d’Aval en constante formation et désagrégation. Cet effet cinétique repose sur le point de vue du visiteur : sous un certain angle, l'œuvre semble former une falaise compacte, et sous un autre, elle se désintègre et retrouve l’aspect de morceaux de pierres distincts, comme pour mieux souligner le statut précaire des ressources naturelles.
Le vivant, qui a joué un rôle capital dans la formation des falaises de la Côte d'Albâtre, tient une place primordiale dans l'installation par l'utilisation d’un terrazzo marin. Ce matériau, créé à partir de restes de créatures marines, de coquillages et de ciment, illustre parfaitement l’enchevêtrement entre naturel et artificiel.
Ces polarités sont également en jeu dans la bande sonore de l'œuvre, activée par le mouvement. Des sources audio multidirectionnelles créent un environnement sonore qui rappelle la côte de la Manche. Mais là encore, il s'agit d'une illusion : le son de la mer est en fait recréé par une bétonnière enregistrée dans l'atelier, tandis qu'une perceuse imite les cris des mouettes. L'œuvre questionne directement l’incidence humaine au sein des cycles écosystémiques contemporains et interroge la frontière entre le naturel et l'artificiel.
Film de Sébastien Abes
À propos des artistes

Isabel Judez (Venezuela, 1992)
est une artiste et architecte vénézuélienne d’origine espagnole, qui vit et travaille à Paris. Judez accorde une attention particulière aux thèmes de l'identité et de l'appartenance, privilégiant les projets in situ et la réutilisation de matériaux trouvés dans les endroits où elle décide de travailler. L'artiste implique des chercheurs, des ingénieurs, des bénévoles, des activistes et d'autres participants dans le processus de création ; cet impératif est devenu caractéristique de sa méthode artistique. Judez s'inspire de l'art cinétique et utilise souvent le langage de l'abstraction géométrique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension plastique de l’œuvre.

Iga Vandenhove (France, 1989)
est une artiste sonore, plasticienne et documentariste. Elle vit et travaille entre la France et les différents pays où ses projets la mènent (dernièrement la Bolivie). Vandenhove s'appuie sur la polysémie sonore et visuelle, interrogeant le rôle de nos sens et de notre imagination dans la perception de l'environnement. Dernièrement, elle a exploré ce processus en jouant sur les superpositions et les imbrications entre les mondes humain, animal et technologique. Elle s'intéresse également aux mythes collectifs et aux croyances personnelles, à la frontière entre fiction et réalité. La pratique artistique de Vandenhove repose souvent sur des enregistrements sur le terrain, ainsi que sur une approche collaborative et sociale de la création artistique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension sonore de l’œuvre.
Lancement du programme de Résidence d'Artistes des Jardins d'Étretat
En décembre 2022, les Jardins d'Étretat ont créé un programme de résidence d'artistes en lançant un appel à candidatures, dans le but d'enrichir le patrimoine artistique normand, de créer de nouvelles opportunités de collaboration interdisciplinaire et de soutenir les jeunes artistes.
Les artistes et les collectifs artistiques étaient invités à soumettre une candidature sous la forme d'un projet de recherche artistique qui examinerait de manière innovante le patrimoine culturel et naturel de la région. Cette recherche devait déboucher sur la création d'une œuvre d'art - une installation in situ dans l'espace des jardins. Le candidat sélectionné se verrait offrir un séjour à la Villa Roxelane en pension complète, ainsi qu'un budget de production pour la mise en œuvre d'un projet de grande envergure. L'un des principaux objectifs du programme était de créer toutes les conditions nécessaires pour que les artistes puissent nouer des relations avec les organisations locales et s'immerger pleinement dans le contexte du département de la Seine-Maritime.
Les artistes en résidence en 2023
Le projet d'Isabel Judez (Venezuela) et d'Iga Vandenhove (France) a été sélectionné parmi 178 candidatures. Les artistes ont proposé un projet pluridisciplinaire comprenant la réalisation d'une recherche artistique, la collaboration avec des acteurs locaux et la production d'une installation intégrant une dimension plastique et une dimension sonore. En février, Judez et Vandenhove ont entamé une recherche sur le paysage minéral et l'équilibre écosystèmique de la Seine-Maritime, et ont décidé de travailler avec des matériaux d’origine locale. Le travail de la pierre étant complexe, elles ont noué un partenariat avec le Lycée professionnel Schuman-Perret au Havre et ont impliqué des enseignants, des étudiants et des bénévoles dans la création de l'installation.
Judez et Vandenhove ont non seulement étudié en profondeur la diversité minérale de la région, mais elles ont également minutieusement pris en considération les caractéristiques des Jardins d'Étretat en tant que lieu de recherche créative et lieu d'exposition. Elles ont dû accorder une attention particulière au climat d'Étretat et aux conditions changeantes des Jardins, afin de sélectionner les solutions d'ingénierie adéquates pour la production de l'installation. Le processus s'est achevé le 1er août avec l'installation de l'œuvre Héritage Érodé dans le jardin d'Amont. Elle sera exposée dans les jardins jusqu'au 24 décembre 2024.
Le projet Héritage Érodé
Associant les dimensions plastique et sonore, cette installation in situ s'inspire de l'identité minérale de la Haute-Normandie. Pour créer l'œuvre, Judez et Vandenhove ont analysé les contrastes entre patrimoine architectural et patrimoine naturel de la région, et ont utilisé des matériaux présents à la fois dans les villes et dans l’environnement, comme des roches sédimentaires, de l’argile, et du béton.
L'œuvre se compose de milliers de pierres représentant les différents stades de l'érosion naturelle et artificielle des matériaux. Se déployant sur trois terrasses successives, l'installation donne à voir un pan de la falaise d’Aval en constante formation et désagrégation. Cet effet cinétique repose sur le point de vue du visiteur : sous un certain angle, l'œuvre semble former une falaise compacte, et sous un autre, elle se désintègre et retrouve l’aspect de morceaux de pierres distincts, comme pour mieux souligner le statut précaire des ressources naturelles.
Le vivant, qui a joué un rôle capital dans la formation des falaises de la Côte d'Albâtre, tient une place primordiale dans l'installation par l'utilisation d’un terrazzo marin. Ce matériau, créé à partir de restes de créatures marines, de coquillages et de ciment, illustre parfaitement l’enchevêtrement entre naturel et artificiel.
Ces polarités sont également en jeu dans la bande sonore de l'œuvre, activée par le mouvement. Des sources audio multidirectionnelles créent un environnement sonore qui rappelle la côte de la Manche. Mais là encore, il s'agit d'une illusion : le son de la mer est en fait recréé par une bétonnière enregistrée dans l'atelier, tandis qu'une perceuse imite les cris des mouettes. L'œuvre questionne directement l’incidence humaine au sein des cycles écosystémiques contemporains et interroge la frontière entre le naturel et l'artificiel.
Film de Sébastien Abes
À propos des artistes

Isabel Judez (Venezuela, 1992)
est une artiste et architecte vénézuélienne d’origine espagnole, qui vit et travaille à Paris. Judez accorde une attention particulière aux thèmes de l'identité et de l'appartenance, privilégiant les projets in situ et la réutilisation de matériaux trouvés dans les endroits où elle décide de travailler. L'artiste implique des chercheurs, des ingénieurs, des bénévoles, des activistes et d'autres participants dans le processus de création ; cet impératif est devenu caractéristique de sa méthode artistique. Judez s'inspire de l'art cinétique et utilise souvent le langage de l'abstraction géométrique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension plastique de l’œuvre.

Iga Vandenhove (France, 1989)
est une artiste sonore, plasticienne et documentariste. Elle vit et travaille entre la France et les différents pays où ses projets la mènent (dernièrement la Bolivie). Vandenhove s'appuie sur la polysémie sonore et visuelle, interrogeant le rôle de nos sens et de notre imagination dans la perception de l'environnement. Dernièrement, elle a exploré ce processus en jouant sur les superpositions et les imbrications entre les mondes humain, animal et technologique. Elle s'intéresse également aux mythes collectifs et aux croyances personnelles, à la frontière entre fiction et réalité. La pratique artistique de Vandenhove repose souvent sur des enregistrements sur le terrain, ainsi que sur une approche collaborative et sociale de la création artistique. Dans le cadre du programme de résidence des Jardins d'Étretat, elle co-signe l'installation Héritage Érodé et prend le lead artistique de la dimension sonore de l’œuvre.


















